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Compte-rendu : Faut-il effacer les barrages des rivières ardennaises?

effacer les seuils

 

Plus de 40 personnes assistaient à cette conférence débat organisée par Nature et Avenir à la mairie de Rethel dans le cadre des mardis de Nature et Avenir.

Benoit Caby, chargé de mission de l’Agence Locale de l’Energie 08 présente objectivement les arguments pour et les arguments contre tout en sachant que c’est un sujet qui soulève les passions. Les propriétaires de moulins anciens, nombreux dans la salle, développent des arguments très convaincants. Les partisans de l’effacement des barrages sont discrets.

Quels arguments pour l’effacement des barrages, des seuils et des moulins : obstacles à la libre circulation des poissons, évacuation des sédiments qui colmatent les frayères, diminution de la température de l’eau en amont qui serait donc plus oxygénée, moindre concentration des polluants, moindre eutrophisation (développement d’algues et autres végétaux), amélioration de la biodiversité, diminution des embâcles (branchages déplacés).

Quels arguments pour leur sauvegarde : si on supprime les retenues, le niveau de l’eau en amont s’abaisse donc des zones humides riches en biodiversité disparaissent. Les 12 000 barrages du bassin Seine Normandie pourraient produire une énergie locale, stockable, prévisible, renouvelable, créant des emplois locaux et permettant l’autonomie énergétique des territoires ce que recherche par exemple le pays des crêtes préardennaises. D’autres pays utilisent l’énergie des microcentrales avec succès mais en France on préfère encourager le solaire et l’éolien, il n’y a pas de politique forte pour développer l’énergie hydroélectrique. Le coût des travaux d’effacement est prohibitif. L’installation de passes à poissons est intéressante mais elles pourraient être beaucoup moins onéreuses. Des vannages automatiques empêchent l’envasement et limitent les dégâts des inondations.

Quelles solutions : convaincre les Agences de l’eau qu’il faut regarder au cas par cas quels sont les ouvrages à effacer en dialoguant avec les pêcheurs, les agriculteurs, les propriétaires de moulins et les associations de protection de l’environnement.

Quelques remarques des participants : la cause principale de disparition des poissons est l’utilisation de pesticides et la forte turbidité (eau chargée de terre) due à la modification des pratiques agricoles ; en effet les labours remplacent des prairies et la terre descend dans les rivières. Les pollutions industrielles et domestiques sont également accusées. Les zones humides qui filtraient l’eau sont en voie de disparition. L’énergie hydraulique était une source d’énergie importante avant le nucléaire. Le nucléaire sera peut être abandonné donc il faut développer des potentiels de proximité tout en accordant la priorité aux économies d’énergie. Nous sommes des citoyens qui exigeons le dialogue avec les décideurs afin de trouver des compromis acceptables.

A propos des moulins qui constituent un patrimoine à découvrir, un livre remarquable vous est recommandé : « Moulins des Ardennes par monts et par vaux » aux Editions Terres Ardennaises.

Pour conclure, le nouveau président de Nature et Avenir, Claude Maireaux, synthétise les propos de tous en rappelant que c’est le bon sens qui doit l’emporter et que la diversité énergétique des énergies renouvelables est indispensable.