La connaissance d’une coupe rase bordant la départementale 22 entre Nouzonville et Meillier-Fontaine nous a conduit, fin 2023, à regarder le plan d’aménagement de la forêt domaniale (forêt d’Etat gérée par l’ONF) de la Havetière dont la plus grande partie se trouve sur le territoire de Charleville-Mézières.
À notre grand étonnement nous avons constaté qu’il était prévu de raser plus de 40 hectares de parcelles essentiellement peuplées de chênes sessiles, d’ici 2033, puis de les replanter en douglas et en mélèzes.
Avec des monocultures de résineux succédant aux monocultures de résineux et au terme de ce plan, 110 hectares de cette forêt, soit près du tiers, seront donc enrésinés.
La coupe à blanc déjà réalisée sur une forte pente montre un sol compacté par les engins. Ce sol est devenu imperméable, l’eau y stagne ou ruisselle en entraînant de nombreux éléments, dont ceux de la fertilité forestière, vers le ruisseau de Meillier. Incontestablement, cette zone est devenue pour des années une source de carbone aggravant le changement climatique.
Nous ne retrouvons pas dans cette gestion les préconisations des scientifiques comme celles du rapport du Comité des sciences de l’environnement de l’Académie des sciences qui stipule, entre autre : " Pour gérer les effets du changement climatique par une stratégie sans regrets, la structure des peuplements devra être ajustée en favorisant la sylviculture à couvert continu, en ajustant les densités de peuplement aux conditions hydriques, en augmentant la diversité des essences, en évitant autant que possible les coupes rases dont les impacts écologiques et climatiques sont trop importants, et en conservant des vieux arbres qui sont des refuges pour la biodiversité et représentent un patrimoine génétique à préserver. »
Dans un premier temps, nous avons publié une vidéo dénonçant ce projet sur la page Facebook de Nature & Avenir.
Nous avons ensuite souhaité informer le maire de Charleville-Mézières du sujet (lettre envoyée en novembre 2024, à télécharger ici) en lui communiquant le dossier que nous avions élaboré. Ce dernier nous a répondu « Je vous remercie de votre alerte. Je vais me renseigner rapidement auprès de l’ONF. Je place mon cabinet et les services en copie de ce mail à cet effet. Nous nous sommes déjà opposés à un enrésinement par l’ONF des parcelles dont la ville est propriétaire. Cela ne me semble pas non plus un mode de gestion durable de notre forêt. »
Nous n’en resterons pas là et envisageons de poursuivre la dénonciation de ce projet.