(Article de l'Union-l'Ardennais)
Pour la deuxième fois, le tribunal de police de Charleville-Mézières a condamné EDF pour avoir déversé de l’acide sulfurique dans la Meuse.
Le tribunal de police de Charleville-Mézières a rendu hier matin son délibéré dans une nouvelle affaire qui opposait la centrale nucléaire de Chooz et son exploitant, la SA EDF, à trois associations écologistes (le réseau Sortir du nucléaire, France nature environnement et Nature et avenir) qui s’étaient portées partie civile à la suite d’un rejet d’acide sulfurique dans la Meuse. EDF avait déjà été condamnée pour des faits similaires survenus en décembre 2011. Les faits reprochés à l’exploitant remontaient cette fois au 2 juillet 2013.
Il est reproché à EDF de ne pas avoir su éviter des écoulements et des rejets dans l’environnement, en n’assurant pas une maintenance préventive suffisante du circuit de traitement antitartre à l’acide sulfurique de la tour aéroréfrigérante de l’unité de production nº 1. Selon l’association Nature et avenir, présente à l’audience, le même joint que celui ayant provoqué la fuite de 2011 serait en cause dans cette nouvelle affaire.
EDF a été condamnée à 2 000 euros d’amende pour chacune des trois infractions retenues, 1 000 euros de dommages et intérêts pour chacune des trois associations parties civiles et 1 000 euros au titre des frais de dossier.
Pour Christophe Dumont, conseiller régional Europe Écologie - Les Verts, « cette nouvelle décision fera jurisprudence car EDF soutenait à nouveau que les citoyens ne pouvaient saisir directement la justice au motif que l’Autorité de sûreté nucléaire n’avait pas jugé bon de le faire. On peut cependant déplorer que le tribunal soit le dernier endroit où les citoyens peuvent faire entendre leur voix, car, privée de budget et de secrétariat, la Commission locale d’information auprès de la centrale de Chooz ne joue plus son rôle de contrôle et d’information. »